mardi 19 mai 2015

Cardiologie : le pari des thérapies cellulaires

Le CHU de Toulouse lance l'Institut Cardiomet pour promouvoir la recherche et renforcer les soins dans les pathologies cardiovasculaires et métaboliques. La thérapie cellulaire en sera un point fort.
Le calendrier ne pouvait pas mieux tomber. Alors que le CHU de Toulouse lance demain l'Institut Cardiomet, sous le parrainage du chef d'orchestre Michel Plasson et du rugbyman Thierry Dusautoir, ses équipes de recherche et d'intervention en cardiologie multiplient les essais de thérapie cellulaire. En cette année 2015, elles sont sur le pont pour quatre protocoles de recherche. «Dans les classements, avec la clinique Pasteur et le CHU, Toulouse arrive toujours en tête pour les soins en cardiologie mais traîne à la 5e place pour la recherche. Nous pouvons apporter plus d'innovations au patient », glisse le professeur Jérôme Roncalli qui a réalisé en 2009 à l'hôpital Rangueil la première injection de cellules souches autologues dans le cœur d'un patient via l'artère fémorale. Ce programme, MESAMI (Mesemchymal and myocardial ischemia), vient d'entrer dans sa deuxième phase. Il consiste en l'injection des propres cellules de la moelle osseuse du patient pour reconstruire son muscle cardiaque. La première phase du protocole a prouvé sa faisabilité et montré une amélioration de 7 % du volume d'éjection systolique (sang que le cœur éjecte à chaque contraction) chez des insuffisants cardiaques graves. La deuxième phase, pilotée depuis Toulouse, va inclure 90 patients suivis pendant un an dans sept centres en France. Il n'existe qu'un programme équivalent dans le monde, à Miami. La phase trois est déjà en route avec le consortium C4C (CellforCure) pour que quatre centres français produisent ces cellules. Toulouse en sera avec l'Etablissement français du sang. «
Autre protocole prometteur, MESAD, pourrait révolutionner la cardiologie du point de vue des greffes : alors qu'on pose une assistance ventriculaire gauche (cœur artificiel) au patient, on lui injecte en même temps des cellules issues de sa moelle osseuse. L'idée in fine ? Proposer au cœur un support mécanique en attendant que les cellules injectées travaillent et régénèrent le cœur et qu'on puisse, peut-être, enlever cette assistance mécanique. Ce programme pilote, le seul au monde, a déjà inclus quatre patients. «Régénérer le cœur en partie permet d'assurer au patient une meilleure qualité de vie », soutient Jérôme Roncalli.
Chez les transplantés, un programme vient également de démarrer. Il propose de régénérer des artères lésées par plusieurs années de greffon.
Enfin, une dernière étude -européenne menée avec des chercheurs de Mulhouse- est en cours d'autorisation. Elle propose d'utiliser des cellules de la moelle osseuse pour reconstituer le tissu cardiaque trois semaines après un infarctus.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/18/2106833-cardiologie-le-pari-des-therapies-cellulaires.html

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